Alors que le débat perdure sur la désertification médicale, un rapport alerte sur le fait que « la répartition géographique des généralistes libéraux formés dans les années 2000 ne correspond pas à la répartition de la population ».
Dans une analyse rendue publique le 12 novembre 2024, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) observe que parmi les jeunes médecins ayant commencé à pratiquer en 2019, un sur deux (50 %) exerce « à moins de 85 kilomètres de leur commune de naissance ». Il ressort aussi que la moitié des généralistes sont installés « à moins de 43 kilomètres à vol d’oiseau de leur université d’internat », cette distance médiane pouvant être comprise entre 18 kilomètres (université de Nice) et 117 kilomètres (Poitiers). Alors que leurs aînés « semblent répartis de façon plutôt homogène par rapport à la population », l’institut de la statistique note que « des disparités apparaissent quant à l’installation de cette génération plus récente ». Ainsi, la majorité des jeunes médecins généralistes libéraux (56,7 %) se concentrent dans une aire d’attraction de villes de plus de 200 000 habitants (hors Paris), alors que 43,3 % de la population seulement réside dans ce type de territoire. L’enquête montre, à l’inverse, que les aires de moins de 200 000 habitants, qui regroupent des populations plus âgées et plus pauvres dont l’état de santé génère des besoins en soins plus importants, « n’ont été choisies comme lieu d’installation que par 30,1 % des médecins généralistes libéraux ayant débuté l’internat entre 2004 et 2007 ».