Les vertus de la sieste au travail n’ont pas fini de surprendre. Selon les spécialistes du sommeil, s’accorder une pause pour s’assoupir serait extrêmement ressourçant et permettrait d’être plus créatif, de meilleure humeur et surtout plus productif (de 35 % d’après une étude de la Nasa). Alors qu’en France, faire la sieste reste encore mal vu (même si quelques initiatives commencent à faire leur chemin), les expériences se multiplient à l’étranger.

En Allemagne, la municipalité de Vechta impose vingt minutes de repos à ses employés et les encourage à prendre des cours sur l’Art de la sieste. Au Japon, certaines entreprises rendent obligatoire le quart d’heure de repos après le déjeuner. Et en Chine, c’est même un droit inscrit dans la Constitution.

Fréquente chez plus de 85 % des animaux, la sieste n’est pas considérée par les chercheurs comme une phase d’inertie ou une simple pratique dans les pays chauds, elle serait génétique. « En réalité, la sieste est naturelle. C’est nous qui en faisons quelque chose de culturel alors que l’être humain est génétiquement programmé pour avoir tendance à s’endormir vers 14-15h », rappelle le docteur Eric Mullens, spécialiste du sommeil.

A l’origine, le mot vient du latin Siesta, qui désigne la sixième heure (sexta hora) après le lever du soleil, moment où la vigilance baisse, en début d’après-midi. « Ce qui fait la particularité de la sieste, c’est une demande de mise au repos plutôt cognitive et cérébrale, dont on sait qu’elle touche presque tout le monde. D’où les baisses d’attention, les erreurs, les diminutions de temps de réaction dans la journée. Or la sieste répare ces phénomènes », souligne le Professeur Damien Léger du Centre du sommeil et de la vigilance.

Pour Brice Farault (du même établissement), auteur d’une étude menée en 2015, la sieste permet de dissoudre le stress et de renforcer l’efficacité du système immunitaire : « Nous en avons la démonstration physiologique désormais » déclare-t-il.

Il existe trois types de sieste possibles :