La plupart des entreprises françaises sont encore loin d’être prêtes à mettre en œuvre la directive européenne sur la transparence des salaires.
C’est ce que révèle une étude menée par l’agence indépendante How Much auprès d’un échantillon représentatif de 5 529 entreprises de toutes tailles, et rendue publique le 8 décembre 2025. Alors que l’échéance légale du 7 juin 2026 approche à grand pas, il ressort que « 93,8 % des structures interrogées ne disposeront pas d’un dispositif complet » à cette date butoir.
Conformément à la directive européenne 2023/970, l’ensemble des entreprises françaises seront censées, à partir de ce moment, respecter des règles strictes :
- l’affichage des fourchettes salariales dans toutes les offres d’emploi,
- l’interdiction de demander l’historique de rémunération,
- l’accès à des critères objectifs pour les augmentations,
- pour les plus grandes structures uniquement, la publication d’un reporting obligatoire des écarts salariaux femmes-hommes.
Reste que le chantier est encore largement inabouti à cette heure puisque, d’après les résultats du sondage dévoilé par How Much, « environ 443 540 entreprises ont déjà un projet formalisé de mise en conformité, soit seulement 6,2 % ». Cette non-préparation est particulièrement flagrante chez les petites et moyennes entreprises (PME) et les très petite entreprises (TPE) étudiées : elles sont respectivement 58 % et 61 % à avouer n’avoir « encore rien démarré », quand seules 29 % des grandes entreprises (GE) sont dans cette situation.
Pour l’heure, il s’avère que « le dispositif complet n’est effectivement déployé que dans 5 % des TPE et 4 % des PME », peut-on aussi lire. Autre enseignement de l’enquête : près de la moitié des TPE (49 %) et des PME (55 %) estiment avoir besoin d’un délai supplémentaire de douze mois par rapport à l’échéance impartie pour pouvoir se mettre en conformité avec la directive européenne.