Ces quatre dernières décennies, la valeur de la production agricole française a été tirée par les cultures, bien moins par l’élevage.
C’est ce qui ressort d’une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) parue le 19 juin 2025. Entre 1980 et 2024, la part des produits animaux dans la production agricole est passé de 42,8 % à 35,7 %, tandis que celle des productions végétales a grimpé à 55,3 %. Si le volume végétal augmente de 36 %, le prix moyen bondit de 53,9 %. Avec l’arrachage d’un tiers du vignoble et des volumes en repli, la montée en gamme des vins d’appellation a fait multiplier les prix par trois : le vin pèse désormais 14,7 % de la valeur agricole (8,6 % en 1980-1984). Les fruits et légumes profitent, eux aussi, du renchérissement : les premiers représentent 4,6 % de la production agricole (contre 4 % en 1980-1984) et 4,8 % pour les seconds (5,6 %). Portés par la demande alimentaire, animale et industrielle, les surfaces de colza et de tournesol ont quadruplé et leurs volumes ont triplé. Les céréales ont connu une baisse de 7,5 % de leur surface, mais leur tonnage a bondi de 41 % grâce aux rendements. La production animale a reculé de 2,8 %. Le troupeau bovin a perdu 6,4 millions de têtes (-27 %). Les porcs et volailles ont doublé jusqu’aux années 2000, puis stagné ou fléchi. La limitation de l’offre et la forte demande mondiale ont entraîné une hausse des prix sur les produits d’origine animale de 69,6 % entre 1980 et 2024, avec des pics sur les œufs (+109 %) et les produits bovins (+85 %).