D'après les dernières données, la retraite complémentaire génère 32% de la pension globale des salariés du secteur privé.
La retraite complémentaire est loin d’être anecdotique pour les salariés français. Selon les statistiques de l’Agirc-Arrco - le régime de retraite complémentaire de l’ensemble des salariés (cadres et non cadres) du privé – rendues publiques le 25 avril 2025, elle représente 32% de la pension de vieillesse globale (retraite de base comprise) de ces actifs.
La retraite Agirc-Arrco génère même 36% de la pension globale des salariés, contre 26% pour les salariées. Cet écart vient du fait que les hommes gagnent généralement plus que les femmes, parce que ces dernières sont, en moyenne, moins payées que leurs homologues masculins à poste équivalent et parce qu’elles travaillent davantage à temps partiel.
Un montant moyen des pensions en hausse
Or, plus la rémunération est élevée et plus le salarié acquiert des points Agirc-Arrco. C’est d’ailleurs parce que l’assiette de cotisation à la retraite de base est plafonnée (3.925 euros brut par mois en 2025) qu’a été instaurée la retraite complémentaire qui, comme son nom l’indique, vient compléter la pension de base. À l’Agirc-Arrco, l’assiette de cotisation est nettement plus conséquente (jusqu’à 31.400 euros brut par mois en 2025).
Autre information intéressante des données de l’Agirc-Arrco : le montant moyen de la pension complémentaire versée par le régime est passé de 435 euros brut par mois en 2009 à 514 euros brut par mois en 2022. Cette hausse de 18,1% en euros courants (non corrigés de l’inflation) résulte à 80% de la revalorisation annuelle de la valeur de service du point Agirc-Arrco et à 20% de l’augmentation du nombre de points acquis dans une carrière.
Les conséquences des différentes réformes
À l’image des autres retraites, les retraites Agirc-Arrco sont normalement revalorisées, chaque année, en fonction de la hausse des prix à la consommation (hors tabac). Cette indexation vise à éviter que les retraités affiliés au régime ne perdent en pouvoir d’achat. L’augmentation du nombre de points acquis s’explique par deux phénomènes.
En premier lieu, sous l’effet à la fois de la hausse des qualifications et du développement du statut de cadre, les nouvelles générations de salariés sont, en moyenne, mieux payées que les anciennes. Au fur et à mesure des décès et des arrivées à la retraite, les « jeunes » retraités remplacent les « vieux » retraités, ce qui tire le montant moyen de la retraite Agirc-Arrco vers le haut.
Deuxièmement, « le recul de l’âge effectif de départ à la retraite, du fait des différentes réformes, a permis aux assurés en poste dans le secteur privé d’augmenter leurs droits Agirc-Arrco », peut-on lire dans le recueil statistique. L’âge légal (l’âge minimum de liquidation des droits) ayant été repoussé de 60 à 62 ans (réforme des retraites de 2010), puis de 62 à 64 ans (réforme de 2023), les salariés sont contraints de travailler, et donc de cotiser, plus longtemps.
Source : https://www.calameo.com/read/0027117296c5581cc8868