Dans une note récemment publiée, l'Assurance retraite rappelle les conditions dans lesquelles les artisans et commerçants peuvent cumuler leur retraite et un revenu d'activité.
L’Assurance retraite poursuit sa série d’articles sur les droits à la retraite des travailleurs indépendants. Le dernier en date, paru le 24 septembre 2025 sur son site Internet, est consacré au cumul emploi-retraite (CER) des artisans et commerçants.
Car l’Assurance retraite n’est pas seulement le régime de retraite de base des salariés des entreprises et associations (les salariés agricoles sont, eux, affiliés à la Mutualité sociale agricole [MSA]), des agents non titularisés de la fonction publique (contractuels et vacataires) et des élus locaux (maires, conseillers municipaux, conseillers départementaux, conseillers régionaux…). Depuis l’absorption totale en 2020 de la Sécurité sociale des indépendants (SSI) – elle-même issue de la suppression du Régime social des indépendants (RSI) en 2018 – dans le régime général de la Sécurité sociale, elle est aussi devenue le régime de retraite de base des artisans et commerçants. Elle gère également le Régime complémentaire des indépendants (RCI), leur régime de retraite complémentaire.
CER « intégral » ou « déplafonné »
L’Assurance retraite commence par rappeler, qu’au même titre que les autres actifs, les indépendants retraités ont la possibilité de cumuler leurs pensions de vieillesse et un revenu professionnel, via le cumul emploi-retraite (CER). Grâce à ce dispositif, ils peuvent poursuivre leur activité artisanale ou commerçante, ou reprendre une entreprise ou un commerce. Ils peuvent même exercer une activité salariée.
Le cumul est différent selon que l’artisan ou le commerçant a liquidé ses droits à la retraite au taux plein (sans décote) ou non (avec décote). Si l’indépendant est parti à la retraite avant 67 ans avec tous ses trimestres de cotisation (dont le nombre dépend de sa date de naissance) ou à 67 ans et au-delà (l’âge de départ à partir duquel la décote est automatiquement supprimée), il pourra cumuler intégralement sa retraite et son revenu d’activité. C’est ce que l’on appelle le CER « intégral » (ou CER « déplafonné »).
CER « partiel » ou « plafonné »
À l’inverse, dès lors que l’artisan ou le commerçant a pris sa retraite avant 67 ans sans avoir validé tous ses trimestres ou a bénéficié d’une retraite anticipée (au titre de la carrière longue, de l’incapacité, du handicap…), le cumul ne peut excéder un plafond (CER « partiel » ou CER « plafonné »). Dans le cas des indépendants (le plafond est différent pour les salariés, les fonctionnaires et les professions libérales), il correspond à 50 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), revalorisé chaque année. Soit 23 550 euros en 2025. Ce plafond annuel est porté à 100 % du PASS (47 100 euros en 2025) lorsque l’artisan ou le commerçant retraité reprend une activité dans une zone de revitalisation rurale (ZRR) ou dans une zone urbaine prioritaire (ZUP).
Jusqu’à présent, les cotisations vieillesse prélevées sur le revenu professionnel exercé dans le cadre d’un cumul emploi-retraite ne généraient pas de droits à la retraite. Depuis la réforme des retraites de 2023, elles permettent de s’ouvrir de nouveaux droits si le CER est intégral. Les artisans et commerçants en CER déplafonné, qui ont liquidé leurs droits à compter du 1er janvier 2023, peuvent ainsi se constituer une seconde pension de base. Son montant annuel ne peut, toutefois, dépasser 5 % du PASS (2 355 euros en 2025, soit 196,25 euros par mois).
Une seconde liquidation en ligne
Depuis le 1er janvier 2025, les indépendants en CER intégral peuvent, via leurs cotisations vieillesse complémentaires, également acquérir des points RCI et, de cette manière, se générer à terme une seconde pension complémentaire. Non seulement, cette deuxième retraite RCI n’est pas plafonnée contrairement à la deuxième retraite de base, mais elle concerne l’ensemble des artisans ou commerçants en CER déplafonné, quelle que soit leur date de départ à la retraite.
Le travailleur indépendant retraité peut liquider à la fois sa seconde pension de base et sa seconde pension complémentaire par le biais du service en ligne « Demander ma retraite après un cumul emploi-retraite » proposé par l’Assurance retraite. En revanche, si l’artisan ou le commerçant reprend une activité après sa seconde liquidation, il ne pourra pas se générer une troisième retraite de base, ni une troisième retraite complémentaire.