Les résultats de cette enquête constituent une réalité qui ne saurait être écartée : menée dans le cadre du baromètre AGIPI OpinionWay d’octobre à novembre 2017, elle révèle que sur 802 indépendants, chefs d’entreprise, dirigeants, et artisans commerçants (à la tête de structures de 0 à 9 salariés du secteur privé) interrogés, 41 % d’entre eux avaient imaginés faire face à la solitude dans leur vie professionnelle en choisissant leur métier, soit près d’un dirigeant sur deux.

Il ne s’agit certes pas d’un isolement social, l’entrepreneur évoluant dans un environnement relationnel riche, mais du sentiment de devoir souvent faire face seul aux difficultés rencontrées, sans réelle possibilité de les partager. Olivier Torres, professeur à l’Université de Montpellier et président de l’Observatoire de la santé des dirigeants Amarok souligne : « Notre culture survalorise et héroïse les fondateurs de sociétés et renforce le mythe du patron seul à la barre, qui ne montre ni faiblesse ni doute ».

Toutefois, il insiste sur le fait que l’isolement du dirigeant n’est pas une fatalité. Ce sentiment peut être combattu, d’une part grâce à un travail personnel (ne pas craindre de libérer la parole, oser se faire accompagner par un coach par exemple) et d’autre part, en se constituant un réseau important et en l’entretenant !

Oui aux déplacements pour aller à la rencontre des clients, pour renforcer la relation de confiance et sortir de son bureau. Oui aux réseaux sociaux, à l’ouverture d’un blog ! Oui, à la pause-café au cours de la journée, avec vos collègues ou dans un établissement au coin de la rue équipé de Wi-Fi. Autant de manières simples et efficaces de retrouver le goût du travail en retissant du lien social.