Avez-vous déjà cherché à évaluer votre niveau de stress au travail ? Pensez-vous être un peu, beaucoup, désespérément stressé au quotidien par les difficultés professionnelles ? Un problème de trésorerie est-il pour vous plus angoissant qu’une panne d’ordinateur ? Parmi les conflits avec un client, un salarié, un fournisseur, lequel vous inquiète le plus ? En 2015, deux chercheurs et professeurs d’universités, Thomas Lechat et Olivier Torrès, à l’origine de la création de l’AMAROK (premier observatoire destiné à l’étude de la santé physique et mentale des dirigeants de PME, commerçants, artisans et professions libérales), ont établi un outil de mesure simple : le stressomètre entrepreneurial. Celui-ci permet au chef d’entreprise d’identifier et de prévenir les « stresseurs » les plus nocifs de son activité – « Il était temps, soulignait alors de manière ironique Olivier Torrès, il y a plus de statistiques sur la santé des baleines bleues que sur celle des entrepreneurs ». Ainsi, les deux hommes ont cartographié quatre familles :

  1. La pérennité en péril : cette classe regroupe sept « stresseurs » les moins fréquents (tels le départ d’un associé ou l’ouverture une procédure judiciaire) et un « stresseur » isolé, le dépôt de bilan.
  2. L’enfer du devoir entrepreneurial : cette classe englobe les « stresseurs » les plus intenses (dépôt de bilan mis à part). Elle intègre en particulier le « stresseur » le plus communément vécu chez le dirigeant : la surcharge de travail. On y retrouve également la baisse d’activité ou les problèmes de trésorerie.
  3. La résignation patronale intériorisée : cette classe concentre les quatre « stresseurs » les moins intenses tels que le manque de reconnaissance sociale.
  4. Le poids des pressions managériales : cette classe rallie quinze « stresseurs » qui illustrent la diversité opérationnelle de la gestion d’une PME. Elle indique la pression des diverses parties prenantes de l’entreprise : pression du personnel, pression du marché…

En découvrant chaque facteur stressant (issu des quatre familles) classé en fonction de son intensité sur le stressomètre entrepreneurial – voir dessin ci-dessous – on peut facilement pointer les évènements déjà vécus et calculer chaque semaine ou chaque mois son score global de stress professionnel. Les auteurs proposent à ceux qui ont fait l’exercice de s’organiser afin d’être capable de mieux résister aux stresseurs les plus nocifs. En prévoyant un contrat d’assurance contre les impayés par exemple ou en discutant plus régulièrement avec ses collaborateurs. Anticiper, faire circuler la parole et ne pas se replier sur soi-même sont des réactions efficaces pour affronter les situations professionnelles les plus anxiogènes.

Et un autre moyen efficace de mesurer son stress professionnel consiste à réaliser notre diagnostic du stress, issus des travaux de l’observatoire Amarok et accessible à l’accueil de cette