Dans une note d’information récemment diffusée, l'Assurance retraite rappelle à quel point les assurés ont intérêt à valider tous leurs trimestres de cotisation avant de partir à la retraite.

La décote est particulièrement pénalisante pour les retraités. C’est ce que démontre l’Assurance retraite – le régime de retraite de base des salariés, des artisans, des commerçants et des contractuels de la fonction publique – dans une note d’information sur le sujet publiée le 23 juin 2025 sur son site Internet.

Pour rappel, la pension de vieillesse de base est minorée si l’actif liquide ses droits à la retraite obligatoire avant 67 ans (l’âge d’annulation automatique de la décote), sans respecter sa durée de cotisation (le nombre de trimestres requis, qui varie selon la date de naissance de l’assuré). Un coefficient de minoration s’applique alors sur le taux de pension utilisé dans le calcul de la retraite de base.

Une minoration « viagère »

Ce coefficient est de 0,625 % par trimestre manquant, sachant que le taux de pension à taux plein est fixé, lui, à 50 %. Ainsi, s’il manque dix trimestres de cotisation à un actif, sa retraite de base ne représentera plus 50 % de son salaire de référence (la moyenne de ses 25 meilleures années de rémunération), mais seulement 43,75 % (50 % - [10 x 0,625 %]).

Cette minoration est d’autant plus pénalisante qu’elle est « viagère », c’est-à-dire appliquée jusqu’au décès du retraité. Le manque à gagner est donc conséquent, lorsque l’on sait que les Français passent, en moyenne, plus de 20 ans à la retraite. Mais ce n’est pas tout. L’Assurance retraite souligne que la décote n’a pas d’effet seulement sur la retraite de base.

La retraite complémentaire impactée

Si l’assuré ne dispose pas de tous ses trimestres, un coefficient de minoration sera également appliqué sur sa retraite complémentaire. Les régimes de retraite complémentaire – l’Agirc-Arrco pour les salariés, le Régime complémentaire des indépendants (RCI) pour les artisans et commerçants, l’Ircantec pour les contractuels – étant des régimes en points, cet abattement vient réduire leur nombre de points de cotisation et donc le montant de leur pension complémentaire. Le coefficient est, lui, aussi viager.

La décote a d’autres conséquences auxquelles on ne pense pas toujours. Le minimum contributif (MICO) est un complément de pension qui permet aux affiliés de l’Assurance retraite ayant eu une carrière complète de bénéficier d’une retraite minimum, quel que soit leur salaire de référence. Ne justifiant pas de leur durée de cotisation, les retraités « décotés » n’ont pas droit au MICO.

Le cumul emploi-retraite plafonné

Pour pouvoir cumuler intégralement sa retraite et un revenu d’activité, il faut, là aussi, être parti à taux plein. Dans le cas contraire, le cumul emploi-retraite (CER) est plafonné. Le plafond dépend de l’ancien statut professionnel du retraité. Par exemple, les montants cumulés ne peuvent pas excéder 50 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), qui est revalorisé tous les ans, pour les artisans et commerçants. Avec un PASS fixé à 47 100 euros en 2025, il s’élève à 23 550 euros cette année. Si ce plafond est dépassé, la retraite de base de l’indépendant sera réduite d’autant.

L’Assurance retraite n’en parle pas, mais la décote minore aussi la pension de réversion versée au décès du retraité à son conjoint survivant. Puisque cette prestation représente 54 % de la retraite de base et 60 % de la retraite complémentaire du défunt, elle est logiquement impactée par la minoration.

Des solutions d’évitement

Heureusement, il existe plusieurs possibilités d’échapper à la décote, rappelle l’Assurance retraite. En premier lieu, il faut savoir que des trimestres sont octroyés sans contrepartie de cotisation (on parle de trimestres « assimilés »), lorsque l’actif se retrouve dans l’incapacité de travailler (maternité, maladie, activité partielle, invalidité…). Par ailleurs, les assurés peuvent racheter des trimestres au titre des années d’études supérieures et/ou des années incomplètes de cotisation (moins de quatre trimestres validés dans l’année).

Enfin, l’actif peut simplement travailler, et donc cotiser, jusqu’à ce qu’il atteigne sa durée de cotisation. Les Français l’ont bien compris : toujours selon l’Assurance retraite, les affiliés du régime ont liquidé en 2024 leurs droits en moyenne à 63 ans et 6 mois, soit un an de plus que l’âge légal (l’âge minimum de départ), fixé à 62 ans et 6 mois cette année-là du fait du décalage progressif de deux ans instauré par la réforme des retraites de 2023.

Sources : https://www.lassuranceretraite.fr/portail-info/sites/pub/hors-menu/actualites-nationales/actif/2025/la-decote-quels-effets.html ; https://www.statistiques-recherche.lassuranceretraite.fr/app/uploads/2025/02/Attributions-de-retraites-au-cours-de-lannee-2024.pdf

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