Un récent sondage révèle que sept personnes sur dix se sentent démunies face aux questions financières. Entre méconnaissance des produits d’épargne et attentes de rendement irréalistes, les sondés appellent à un enseignement dès l’école et continuent de se tourner vers leur banquier pour s’orienter.
Les Français portent un regard sévère sur leur culture financière. Selon une étude publiée le 17 juin 2025 et effectuée par l’institut Elabe pour le compte de l’Association française des sociétés de gestion (AFG) auprès d’un échantillon représentatif de la population adulte de 1 025 personnes, 70 % des sondés jugent leur compréhension des mécanismes d’investissement insuffisante.
Près d’un quart d’entre eux se déclarent même « très faibles » dans ce domaine. Cette autoévaluation se confirme dans les faits : plus de la moitié des individus interrogés ignorent la durée d’investissement recommandée pour des produits courants comme le compte-titres ordinaire (CTO) ou le plan d’épargne en actions (PEA).
Des objectifs flous et des souhaits déconnectés
Même chez les Français qui investissent ou souhaitent le faire, la confusion règne. Beaucoup peinent à distinguer les objectifs de court et de long terme : 35 % citent la constitution d’une épargne de précaution comme priorité à long terme alors qu’il s’agit d’un objectif de court terme.
Seuls 13 % des investisseurs actuels ou potentiels adoptent tous les bons réflexes, comme investir régulièrement, fixer un horizon de placement ou ajuster la répartition de leur portefeuille au moins une fois par an. Par ailleurs, les attentes de rendement semblent optimistes : les personnes interrogées espèrent 3 % par an pour l’épargne de court terme.
L’école et la banque en première ligne
Face à ce constat, l’idée d’introduire l’éducation financière à l’école fait consensus : 65 % des Français y sont favorables, un chiffre qui grimpe à 80 % parmi les 18-24 ans. Les thèmes jugés prioritaires sont l’épargne et les placements, la fiscalité, la planification financière et la compréhension des actifs financiers.
Lorsqu’il s’agit de s’informer ou de demander conseil, la banque reste le premier interlocuteur de confiance pour 62 % des sondés, devant l’entourage personnel (55 % des déclarations) et les organismes publics comme la Banque de France (54 %). Les conseillers financiers indépendants sont également sollicités (51 %), tandis que l’intelligence artificielle (IA) et les influenceurs des réseaux sociaux suscitent peu de confiance (respectivement 12 % et 9 %).
Un enjeu de société
Ce sondage met en lumière une réelle prise de conscience des lacunes en matière d’éducation financière. Dans un contexte économique incertain, la demande d’accompagnement et de formation n’a jamais été aussi forte. Les Français attendent des réponses concrètes pour mieux gérer leur argent et préparer leur avenir.