Les travailleurs indépendants auraient-ils un comportement particulier face au sommeil ? En décidant, pour la plupart d’entre eux, de « dormir moins pour travailler plus », ils pensent gagner du temps dans leur activité. Or, les études prouvent le contraire. Le sommeil est un besoin vital, même si le quota horaire nécessaire à une bonne récupération varie selon les individus.

Dans une étude publiée par l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance, il apparaît que les entrepreneurs dorment en moyenne six heures et demie par nuit alors que pour le reste de la population, cette moyenne est de sept heures (NDLR : soit deux heures de moins qu’il y a cent ans). Toutefois, pendant les vacances, lorsque les contraintes sont moins importantes, les dirigeants dorment en moyenne huit heures par nuit. On peut donc en conclure qu’en période d’activité, ils ont tendance à écourter leur sommeil, le considérant comme une simple variable d’ajustement.

La qualité de leur sommeil laisse également à désirer. Ils sont 47% à connaître soit des difficultés d’endormissement, soit des éveils nocturnes ou encore des réveils précoces. Cette privation, subie ou choisie, a des incidences directes sur leur état de santé. Pour 54% d’entre eux, l’un des premiers symptômes est un état de somnolence avéré en journée que l’on ne retrouve que chez 19% des Français. Ce qui mène à de potentielles mauvaises prises de décisions entrepreneuriales mais également à de l’agressivité (un dirigeant qui dort mal peut devenir colérique ce qui diminue sa capacité à bien communiquer avec son entourage, autant professionnel que personnel).

Le sommeil joue donc un rôle majeur dans l’équilibre physique et psychologique. Voilà pourquoi, tout individu reposé est plus efficace, plus réactif, plus inspiré à détecter des opportunités professionnelles. « Le sommeil est un actif stratégique » insiste le professeur Olivier Torrès, enseignant-chercheur à l’Université de Montpellier. Pour gagner cette vigilance nécessaire au travail, il faut savoir s’accorder du repos supplémentaire et donc des nuits plus longues. « Dormir plus » doit être le premier réflexe des indépendants. D’autant qu’il est régulièrement démontré que le manque de sommeil a des effets négatifs sur le plan physique. Il augmente la sensibilité à la douleur, la tension artérielle, les risques de diabète, d’obésité et de dépression.