Les dix signes de la dépression nerveuse

Il peut être difficile de distinguer un coup de fatigue passager d’une véritable dépression, maladie qu’il faut traiter sérieusement. Voici dix manifestations qui ne trompent pas.

La France est le pays de l’Union européenne (UE) qui affiche le taux d’habitants souffrant de symptômes dépressifs le plus élevé (*). À 11%, il est supérieur de 5 points de pourcentage à la moyenne européenne (6%) et de 9 points au taux de Chypre (2%).

Souvent génératrice de honte, la dépression nerveuse est parfois mal diagnostiquée parce que dissimulée ou minimisée. Pourtant, des traitements médicamenteux et/ou un accompagnement psychologique permettent de venir à bout de cette maladie. Encore faut-il parvenir à l’identifier. Voilà dix symptômes qui peuvent mettre sur la voie d’un diagnostic.

1 – Une perte d’intérêt pour les plaisirs simples de la vie

Tout ce qui jusque-là apportait de la satisfaction (une sieste au soleil, un café en terrasse, un repas en amoureux, une sortie entre amis) ne semble plus, d’un coup, avoir la moindre saveur. Les journées paraissent s’écouler les unes après les autres sans que l’on éprouve l’envie de rire ou de sourire.

2 – Une tristesse qui s’installe

A ne pas confondre avec un coup de cafard passager. Le dépressif ressent généralement comme un « vide » en lui, l’impression de tomber dans un abyme de tristesse dont personne ne pourra jamais le sortir.

3 – Des troubles du comportement alimentaire

Perte totale d’appétit ou au contraire crises de boulimie : la dépression perturbe les habitudes alimentaires. La personne dépressive peut ne plus trouver d’intérêt à manger ou au contraire, se ruer sur les bonbons, le chocolat et les gâteaux qui lui donnent un réconfort passager.

4 – Une hyperactivité ou une léthargie

Là encore, la dépression peut avoir plusieurs visages. Certains vont avoir le plus grand mal à sortir de leur lit (c’est le schéma le plus courant), d’autres vont, au contraire, multiplier les activités pour ne plus avoir à penser à leurs émotions. Tout changement radical de comportement doit alerter.

5 – Des réveils de plus en plus matinaux

Le sommeil est souvent un révélateur de la dépression. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, les personnes dépressives n’enchaînent pas les grasses matinées. Elles ont plutôt tendance à se réveiller très tôt, avec un sentiment d’anxiété dès le matin. Certains subissent, en outre, des insomnies ou des réveils nocturnes.

6 – Une difficulté à réfléchir

On constate souvent chez les dépressifs un ralentissement de la pensée. La mémoire joue des tours, la lecture d’ouvrages un peu compliqués devient fastidieuse, les raisonnements moins agiles. En cause la fatigue, le manque de sommeil, mais aussi la baisse des neurotransmetteurs, comme la dopamine et la sérotonine.

7 – Une dévalorisation

C’est souvent une conséquence de la dépression. Le fait d’avoir le sentiment de ne plus être bon à rien entraîne généralement une perte d’estime de soi. La personne passe son temps à se dénigrer, parfois publiquement.

8 – Des pensées suicidaires

Il n’est pas rare qu’une personne dépressive ressasse des idées noires. Si le passage à l’acte n’est pas systématique, le fait d’envisager, même virtuellement, la façon d’en finir, doit être pris au sérieux.

9 – Une fatigue qui persiste

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En dépit de journées passées à ne rien faire, on se sent épuisé, incapable d’aller faire ses courses ou de conduire. Cette fatigue, souvent angoissante, est d’ailleurs généralement le motif de consultation chez le médecin. Il n’est pas rare qu’une personne dépressive s’imagine être atteinte d’une pathologie grave, tant elle constate une perte totale d’énergie.

10 – Des symptômes physiques

Il existe de nombreuses somatisations qui peuvent mettre sur la voie d’une dépression : maux de ventre récurrents, migraines tenaces, problèmes de peau ou encore troubles digestifs.

(*) Enquête de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) du 9 janvier 2025 : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2025-01/ER1324-MEL.pdf