Le grand bond de l’An 2000 et l’affirmation de l’ESG

A l’aube d’un nouveau millénaire, l’urgence de changer les choses en profondeur va se faire encore un peu plus aiguë pour les citoyens-consommateurs. Aux catastrophes environnementales et aux scandales alimentaires qui se multiplient viennent désormais s’ajouter des crises financières à l’intensité croissante. Progressivement, les Français intègrent l’idée que s’engager dans des pratiques de consommation responsable peut avoir des effets positifs sur leur santé mais aussi à plus grande échelle sur l’environnement et le système de production lui-même. A l’écoute de ces nouvelles convictions, les entreprises et les collectivités locales accompagnent le changement.

*Le sigle ESG désigne les critères Environnementaux, Sociaux et de bonne Gouvernance qui sont utilisés pour analyser et évaluer la prise en compte du développement durable et des enjeux de long terme dans la stratégie des entreprises.
 

L’éclatement de la bulle sur les valeurs technologiques (2000)

 
Après avoir touché son niveau historique le plus haut en séance la veille, l’indice américain Nasdaq des valeurs technologiques entame à la mi-mars 2000 une chute qui le conduira finalement à perdre 80% de sa valeur. Il signe ainsi la fin d’un engouement boursier spéculatif. L’éclatement de cette « bulle Internet » va avoir des répercussions sur l’économie en provoquant toute une série de faillites retentissantes. Elle va constituer le point de départ d’une sensibilisation des esprits aux dérives possibles du monde financier.
2000 : L'éclatement de la bulle sur les valeurs technologiques
 
 
 

Le rapport Bouton sur la gouvernance (2002)

 
Intitulé « Pour un meilleur gouvernement des entreprises cotées », ce rapport qui porte le nom de Daniel Bouton, alors PDG de la Société Générale, est présenté le 23 septembre 2002. Il fait suite à une mission que lui ont confiée le Medef et l’AFEP-AGREF (Association Française des entreprises privées et Association des Grandes Entreprises Françaises faisant appel à l’épargne) et s’inscrit surtout dans un contexte bien particulier. Quelques mois auparavant, on a assisté à la faillite frauduleuse du premier courtier en énergie du monde Enron (fin 2001) et de son commissaire aux comptes Arthur Andersen. C’est donc peu de dire que la notion de « gouvernement d’entreprise » est au centre de toutes les attentions.
Les recommandations du rapport sont de trois ordres. Tout d’abord, une plus grande indépendance des conseils d’administration en portant à 50% au lieu de 30% la part d’administrateurs supposés indépendants. Ensuite, pour éviter tout risque de conflit d’intérêts chez les auditeurs, il est proposé de séparer la mission d’audit de celle de conseil chez les commissaires aux comptes. Enfin, la politique de rémunération des dirigeants et mandataires sociaux doit être plus humble, raisonnable et appropriée.
2002 : La rapport Bouton sur la gouvernance
 
 
 

Mise en place du tri sélectif à Paris (2002-2003)

 

Après une première expérience limitée à un seul arrondissement en 1997, la ville de Paris étend à l’ensemble de son territoire le tri sélectif des déchets par ses habitants. Entre février et décembre 2002, les Parisiens apprennent à se familiariser avec deux nouveaux types de poubelle. En plus de leurs ordures ménagères classiques déposées dans le conteneur à couvercle vert, ils peuvent désormais placer leurs emballages en carton, en plastique ou en métal ainsi que les journaux-magazines dans les bacs à couvercle jaune. A ceux-ci s’ajoute le bac à couvercle blanc destiné au verre.
Par la suite, en avril 2003, le tri fait également son apparition dans les espaces verts où une poubelle jaune destinée au recyclable est installée à côté du traditionnel conteneur de couleur verte. Cette collecte sélective commencera aussi à prendre place dans les moyens de transport de la capitale (métro et RER) à partir de juin 2006. 
 

2002-2003 : Mise en place du tri sélectif à Paris
 
 
 
 

😉L’anecdote 

L’anecdote : Le tri sélectif, premier acte citoyen après le vote
En 2015, un sondage Harris Interactive consacré aux représentations de l’engagement citoyen et de l’appartenance républicaine a révélé que pour les Français l’engagement n’avait pas de rapport avec une quelconque idéologie. Pour eux en effet, s’engager signifie avant tout prendre part à « des actions qui apparaissent concrètes et dont le but personnel comme la mission collective peut s’appréhender comme un projet tangible. » De ce point de vue, l’acte de trier ses déchets est considéré comme un acte citoyen, juste derrière celui du vote.
 

Eclatement de la bulle sur les crédits subprime (2008)

 

Tout est parti de ce qui semblait être une bonne idée au début de 2004 : offrir la possibilité au plus grand nombre d’Américains d’accéder enfin à la propriété. Nombreux sont ainsi les ménages qui s’endettent pour se lancer dans l’acquisition d’un bien qui doit servir d’hypothèque à leur crédit puisque tous les promoteurs considèrent que les prix de l’immobilier ne peuvent que progresser aux Etats-Unis. Petit hic toutefois, le taux d’emprunt est indexé sur le taux d’intérêt fixé par la banque centrale américaine. Or celui-ci ne va cesser de remonter au fil des ans. 
Résultat, un nombre croissant de ménages va se retrouver dans l’incapacité d’honorer ses échéances dès 2007 et devra céder son bien, alimentant ainsi une baisse des prix de l’immobilier dans le pays. Celle-ci sera l’un des éléments à l’origine de la pire crise financière et économique mondiale depuis 1929. Son point d’orgue survient le 15 septembre 2008, jour de la faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers.
8 ans après l’éclatement de la bulle spéculative des valeurs technologiques, cette crise d’une ampleur encore bien plus grande marque le début d’une profonde remise en question chez les spécialistes de l’investissement et de l’épargne. Pour eux, le logiciel doit désormais être sinon changé du moins grandement modifié.

De leur côté, les consommateurs assistent à la multiplication des scandales alimentaires tels que :

  • Des steaks de viande contaminés par la bactérie E. Coli qui vont rendre des enfants handicapés à vie (2011)
  • La découverte de lait en poudre chinois contaminé à la mélanine, un produit qui entre dans la composition de la colle (2008)
  • La présence de viande de cheval dans des plats de lasagne distribués par 28 enseignes dans 13 pays européens (2013)
     
2008 : Eclatement de la bulle sur les crédits subprime
 
 
 

Le smog chinois (2016)

 

Le 20 décembre 2016, soit 64 ans après Londres, Pékin et la majeure partie du nord industriel de la Chine se retrouvent plongés durant plusieurs jours dans un épais smog. La faute à une pollution atmosphérique engendrée par l’activité frénétique du pays qui reste très dépendante de l’utilisation du charbon. Outre les problèmes de santé chroniques que ces concentrations de particules fines peuvent contribuer à multiplier, c’est tout un pan de la vie sociale et économique nationale qui doit se mettre à l’arrêt. Les écoles ferment, les vols sont suspendus et les autoroutes sont fermées.

2016 : Le Smog Chinois
 
 
 
 

Fin du sac plastique à usage unique (2016)

 
Sondés plusieurs mois avant sur cette question, la plus grande partie des consommateurs se déclare favorable à la mise en place de l’interdiction des sacs plastiques à usage unique. Celle-ci est effective dès le 1er juillet 2016.
2016 : Fin du sac plastique à usage unique
 
 
 
 

Création du Nutri-Score (2017)

 

Quelques années après l’adoption du règlement européen INCO (2011) qui souhaite protéger la santé des consommateurs en établissant des règles communes sur l’information des denrées alimentaires, la France décide de mettre en place un nouveau système d’étiquetage en 2017. Baptisé Nutri-Score, celui-ci est placé à l’avant des emballages pour faciliter la compréhension des informations nutritionnelles et aider les consommateurs à faire un choix éclairé lors de leurs achats. La note de chacun des produits soumis au Nutri-Score s’étend de A à E avec une échelle de couleur qui va du vert foncé au orange foncé.

2017 : Création du Nutri-score
 
 
 
 

L’univers de la mode passe à l’upcycling (2019)

 
Majoritaires à penser qu’une consommation plus responsable (selon le sondage Harris Interactive pour l’Observatoire Cetelem de février 2019) a des impacts positifs pour le futur, les Français inspirent désormais les marques de mode qui se mettent à l’upcycling. Derrière ce terme barbare qui signifie littéralement « recyclage par le haut » se cache une pratique consistant à valoriser des déchets ou des objets non utilisés pour en obtenir quelque chose de nouveau. Sur l’exemple du particulier qui recycle un vieux jean pour en faire une sacoche, certaines marques de vêtements se mettent à utiliser des stocks de tissus non utilisés pour créer des habits ou des maillots de bain.
2019 : L'univers de la mode passe à l'upcycling
 
 

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